Métie Navajo fait du mot un outil de lutte, de soin et de partage. Après une agrégation de lettres modernes et un séjour marquant au Mexique, elle enseigne un temps les lettres en banlieue parisienne, avant de se consacrer pleinement à l’écriture. Autrice engagée, elle cultive une écriture fragmentée, vibrante, résolument politique, qui puise dans le réel pour mieux le réinventer. Son travail explore les questions sociales, les identités plurielles et le rapport au monde. À travers une écriture de terrain, elle cherche à rapprocher la langue de celles et ceux qu’on tient trop souvent à distance du théâtre.
Avec La Terre entre les mondes, mise en scène par Jean Boillot, elle nous transporte au cœur des terres mayas, abîmées par la culture intensive du soja — un théâtre qui prend racine dans les luttes. Métie Navajo, en compagnie de Gustave Akagpo et Amine Adjina, poursuit également une recherche au long cours sur la question de la diversité.
Cette saison, lors de résidences sur le territoire, elle animera des ateliers d’écriture dans le cadre des « ateliers libres » au Théâtre, ainsi qu’à La Maison des femmes. Son écriture ne s’arrête pas aux scènes traditionnelles : La Ville sans nom continue d’être jouée à l’Hôpital Européen, tandis qu’un second tome est en gestation, au creux d’une nouvelle immersion en résidence.
« Être artiste compagnonne à la Joliette, c’est se donner le temps de l’exploration et de la rencontre, laisser leur place au hasard et aux coïncidences, aller vers des formes hybrides de création et de relations. Pouvoir tracer ensemble les chemins d’une histoire qui s’invente à Marseille, depuis Marseille. » — Métie Navajo