Chantier poétique #4

Par grands vents

  • Eléna Doratiotto & Benoît Piret
  • chantier poétique
  • création en cours

petite salle

C’est d’abord un plateau de théâtre ou plutôt un terrain de jeu qui s’avère un terrain tremblant. On y entre par la nuit (présence de la lune), par la mort (une tombe est fleurie), et par un rapport à la poésie, au langage.
Un petit groupe d’êtres maladroits et particulièrement sensibles, des êtres brisés mais obstinés, occupe ce terrain.
C’est à partir d’eux que s’invente et se fantasme un lieu aux multiples strates, un « ancien palais » qui aurait gardé de son histoire et de sa mémoire sa fonction de lieu d’annonce, de parole et de pressentiments. De là aussi, un paysage fait de pierre blanche, où la mer est proche et le soleil rude.
Ces êtres profitent de la présence d’une source d’eau potable pour entamer, en complicité avec le public convié-là, une sorte de rituel qui s’avère rapidement trop grand pour eux, se cogne contre le mur du monde et n’échappe pas à des rapports de force qui s’agitent aux alentours. Il s’agit alors de re-configurer les choses au présent, de faire avec ce qu’on avait pas pris en compte, avec les strates et les impensés de l’Histoire, la mémoire et l’oubli…
On devine que ce rituel charrie « ce qui manque » autant que l’indicible ; que le lieu de parole est aussi l’espace où s’autorise le droit de ressasser des événements et des mémoires, de convoquer la rencontre avec l’autre, d’user de la parole poétique comme contre-discours.
En même temps que la présence de l’eau potable sera disputée (symboliquement et concrètement), que des forces contraires repousseront vers la marge et la périphérie le rituel en cours, les êtres tenteront malgré tout que se dévoilent des récits, que se formulent des tabous.
Par grands vents contient l’intuition de faire frôler l’Antique et l’aujourd’hui en travaillant notamment sur des figures anciennes du théâtre grec pour livrer une fantaisie tragique portée par des êtres dramatiques dysfonctionnels dépassés par un rituel qui leur est pourtant nécessaire.

Distribution

mise en scène Eléna Doratiotto & Benoît Piret
avec Eléna Doratiotto, Tom Geels, Fatou Hane, Bastien Montes, Benoît Piret & Marthe Wetzel
assistanat à la mise en scène Nicole Stankiewicz
collaboration à la dramaturgie Anne-Sophie Sterck
regards complices Conchita Paz & Jules Puibaraud
scénographie Matthieu Delcourt
costumes Claire Farah
création lumière & régie générale Philippe Orivel
régisseur plateau Clément Demaria
stage assistanat & production Armelle Puzenat